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lundi 2 juillet 2018

[L'étagère à univers] Marquer les ombres t2 : The Fates divide - Veronica Roth

464 pages (Editions HarperCollins US) – 4.5/5




Dans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un « don », un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, soeur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leurs dons les rendent, eux plus que tout autre, à la fois puissants et vulnérables.

Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples, entre leurs familles, sont dangereux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s’aider – ou décider de se détruire.




« Luck is simply a construct to make people believe
they are in control of some aspects of their destinies. »


En bref... j’avais hâte de lire ce livre et, même si tout n’a pas pris la tournure que j’espérais, je n’ai pas été déçue ! Entre séquences d’actions et révélations, le rythme de l’histoire s’accélère dans ce second (et dernier...) volet de la saga. Un bémol : les relations entre les deux protagonistes que j’aurais aimées différentes.

mercredi 4 avril 2018

[L'étagère futuriste] Fate t1 : L'arène du Mississippi - Philippe Lécuyer

192 pages (Editions Marathon) – 4.5/5



Un monde sans foi ni loi
Des États-Unis disloqués.
Anarchie, violence et loi du plus fort règnent en maîtres.

Une jeune femme assoiffée de vengeance entre au service d’une mystérieuse organisation et renoue avec son humanité perdue au contact d’un enfant pas comme les autres.




« Quand on ne sait pas qui l’on est, qu’on ne sait pas d’où l’on vient,
ni pourquoi on est ici ni où l’on va, on ne peut pas être heureux. »


En bref... un court roman atypique et entraînant : autant la narration que l’univers donnent envie d’en découvrir toujours davantage et de percer les différents mystères qui voient le jour.

samedi 30 décembre 2017

[L'étagère historique] L'Empire des chimères - Philippe-Aurèle Leroux

292 pages (Editions Le Grimoire – collection Mille saisons) – 4/5


Briana, fille du nouveau proconsul de Rhétie, province isolée des Alpes, se passionne pour l'astronomie. A force d'observer le ciel nocturne, elle s'aperçoit que toutes les étoiles filantes de la région semblent converger vers un lieu unique. Elle n'aura de cesse que d'organiser une expédition pour découvrir ce qui s'y passe.

Elle sera accompagnée par Decimus, vétéran de la légion au charme troublant, qui recevra pour consigne de faire en sorte qu'elle n'arrive jamais à destination.

Leur route croisera celle de Gurnt, jeune guerrier celte en quête des ses origines. A cause de son étrange apparence féline, il est rejeté par les siens.

"Rome trip" initiatique et crépusculaire, l'Empire des Chimères vous mènera des froids sommets des Alpes au cœur bouillonnant du Colisée dans un roman qui mêle action et découverte des sentiments.


« Laisse d’autres poursuivre ces chimères et profite de l’instant : carpe diem ! »


En bref... une lecture que j’ai adorée, dans un univers à la fois singulier et bien fondé, même si l’intrigue m’a parfois déboussolée.

mercredi 2 août 2017

[L'étagère futuriste] Phobos t2 - Victor Dixen

490 pages (Editions Robert Laffont – collection R) - 5/5


Reprise de la chaïne Genesis dans 3 secondes... 2 secondes... 1 seconde...

Ils croyaient maîtriser leur destin.
Ils sont les douze pionniers du programme Genesis.
Ils pensaient avoir tiré un trait sur leur vie d'avant pour devenir les héros de la plus fabuleuse des odyssées.
En réalité, ils sont les victimes de la plus cruelle des machinations.
Elle croyait maîtriser ses sentiments. 
Sur Mars, Léonor espérait trouver la gloire et, pourquoi pas, l'amour.
Elle pensait pouvoir ouvrir son coeur sans danger.
En réalité, elle a ouvert la boîte de Pandore du passé.
Même si les souvenirs tournent au supplice, il est trop tard pour oublier.


« Même dans les situations les plus difficiles, il reste toujours un espoir.
Même dans les mines les plus asséchées, il reste toujours une pépite. »


En bref... encore un coup de maître pour Victor Dixen qui a réussi à m’emporter dans un autre univers : celui de la vie sur Mars. Les personnages m’ont toujours émue, on en apprend un peu plus sur eux, mais ils restent encore mystérieux. De nombreuses révélations voient le jour et le suspense insoutenable est toujours présent. Encore un coup de cœur pour ce deuxième tome, bien que j’aie préféré le premier !


J’avais vraiment hâte de commencer ce deuxième tome tellement j’avais aimé le premier, et je n’ai pas été déçue. L’univers est complètement différent. On retrouve bien les personnages au moment de l’intrigue où le lecteur les avait laissés ; ayant lu ce second tome dans la foulée du premier, je n’ai pas été perdue, ce qui peut être le cas pour une personne ayant fait une pause entre les deux tomes, je pense. Bref, tout de suite plongés au cœur de l’intrigue, on retrouve la tension, le suspense. La décision qu’ils prennent à ce moment-là est prévisible, mais bon, il faut bien que l’histoire se poursuive ! Descente sur Mars donc et découverte des habitats, donc. J’ai beaucoup aimé la façon dont ils s’aventurent dans leur nouvel environnement : leur comportement est prudent, ils ne prennent pas de risque inutile et ils sont méfiants, maintenant qu’ils connaissent le vrai visage de Serena, que le lecteur n’a jamais ignoré, lui.

L’intrigue se poursuit, avec des surprises, des révélations, des bonnes découvertes. J’avoue que j’ai préféré l’univers de la capsule spatiale, à bord du Cupido, mais ce deuxième tome est tout aussi intéressant. L’écriture a perdu de sa surprise, mais pas de son charme. En revanche, c’est la fin qui, à l’instar du tome précédent, nous laisse sur un cliffhanger, tout en se renouvelant : si le suspense à la fin du premier tome concernait l’intrigue, ici, elle fait plutôt référence aux personnages, à leurs émotions et à leurs relations.

Cela s’explique par le fait que ce tome-ci permet d’approfondir notre conception des couples – le choix de Léonor a été sans surprise pour moi, et m’a réjouie (vous connaissez mon avis là-dessus...) ! L’un des couples les plus intéressants est sans conteste Kris et Alexeï ; dans le premier tome, il se sont rapidement trouvés, mais l’on ne connaissait pas particulièrement leur intimité. A présent, on connaît les rapports qu’ils entretiennent, et j’ai hâte de voir comment ceux-ci vont évoluer dans les tomes suivants. Alors que je trouvais Alexeï très mystérieux dans le premier tome, on sent vite sa personnalité autoritaire, possessive et jalouse dans celui-ci ; en revanche, Kris me semblait avoir plus de caractère que cela, et son comportement m’a un peu étonnée (j’ai presque été déçue à certains moments). Mozart est un personnage intéressant, qui me plaît bien, que j’espère découvrir davantage par la suite ; j’apprécie particulièrement sa sincérité. Les autres pionniers ne me plaisent que moyennement, surtout que je n’ai pas eu l’impression de les découvrir davantage...

Je dois évidemment revenir sur les personnages de Léonor et Marcus. Je les adore, tout simplement ; Léorcus est probablement un de mes couples littéraires préférés ! Leur évolution est en même temps paisible et abrupte ; elle est continue, ils sont faits pour être ensemble, mais l’on sent bien qu’ils se cherchent encore à certains moments. En tout cas, comme le public resté sur Terre, ils m’ont fait rêver !

Un mot concernant les trois autres personnages principaux. Serena est toujours aussi machiavélique ; on ne comprend pas encore toutes ses motivations, mais elle est constante dans ses intentions. Alors que je n’avais pas vraiment aimé le personnage d’Andrew dans le premier tome, j’ai été étonnamment séduite par le duo qu’il forme avec Harmony ; on sent chez lui sa volonté de protéger la fragile jeune fille, et c’est vraiment touchant !

J’ai vraiment hâte de découvrir la suite des aventures des pionniers sur Mars (ou un éventuel retour sur Terre ?) dans le tome 3 ! Auparavant, je pense que je lirai Les Origines – tout simplement parce qu’il est paru avant le tome 3, mais rien n’indique l’ordre dans lequel lire les différents tomes–, qui relate le premier tome du point de vue des garçons ; j’espère vraiment pouvoir mieux les comprendre ainsi !

samedi 29 juillet 2017

[L'étagère à mystères] Amnesia t1 - Jennifer Rush

376 pages (Editions Albin Michel – collection Wiz) - 4.5/5



Dans le sous sol d'une ferme à l'écart vivent quatre garçons génétiquement modifiés pour être plus forts, plus rapides, plus intelligents. Sans souvenirs de leur passé, ils portent d'étranges cicatrices en forme de lettres dont eux-mêmes ignorent le sens. L'un d'eux, Sam, ne faisant ni ne disant jamais rien au hasard, attire irrésistiblement Anna, la fille du scientifique qui pilote le projet. Quand la mystérieuse Agence à l'origine de l’expérience veut les récupérer, les garçons se révoltent, Sam en tête. Contre toute attente, le père d'Anna la pousse à fuir avec eux. Sans savoir où aller ni comment retrouver leurs vies d'avant, les voilà en cavale, avec une invitée de dernière minute, Anna qu'ils connaissaient bien mais dont ils se méfient...



« Nous échangeâmes un regard lourd d’hésitation et de sous-entendus.
Je m’approchais dangereusement d’une frontière que Sam avait érigée
avec briques, ciment et panneaux « Accès interdit ». »


En bref... je ne savais rien de ce livre, et j’ai été agréablement surprise ! Entre manipulation génétique et romance interdite, tous les éléments sont réunis pour une lecture étonnante : univers intrigant, histoire avec suspense et révélations, et personnages attachants.


J’avais déjà vu ce livre passer sur quelques blogs, mais j’avoue que la couverture ne m’avait jamais attirée plus que ça... Je lui ai finalement donné une chance en voulant vider un peu ma PAL. Et waouh ! Ce livre est une tuerie, avec tous les éléments pour me plaire réunis. D’abord, l’univers posé est très bien imaginé : un scientifique et sa fille s’occupent de garçons étant les cobayes d’une expérience. J’ai beaucoup aimé tout ce que le début du livre permet de découvrir, que ce soit l’amorce de l’intrigue, la personnalité d’Anna ou les relations qui existent entre Anna et les garçons, et ces derniers entre eux. Tout ça me donnait toujours envie d’en lire plus, sans m’arrêter ; on sent tout de suite que tout n’est pas aussi clair qu’il y paraît, un mystère plane autour de l’Agence et de l’expérience scientifique. L’intrigue est vraiment bien ficelée, pleine de détails, avec des rebondissements pertinents, et de véritables surprises ! Certains éléments s’apparentent davantage à la science-fiction qu’au thriller, mais tout paraît finalement logique et trouve son explication ; il n’y a pas de chaînon manquant.

Ainsi, le style est fluide, il favorise l’effet de surprise et, par le point de vue d’Anna, on comprend vraiment ce qu’elle ressent. Cela permet aussi de s’attacher complètement à elle. En effet, la vie d’Anna, son univers, ses repères : tout est chamboulé par ce qu’elle découvre ; elle est on ne peut plus attendrissante. D’ailleurs, l’ensemble des personnages principaux est adorable, chacun à sa manière. Les quatre garçons ont chacun leur personnalité, et je dois avouer que j’ai –évidemment– une préférence pour Sam et Nick, respectivement le mystérieux boyfriend idéal et le badboy. Un autre personnage que j’ai beaucoup aimé est le père d’Anna ; je m’attache facilement aux personnages partagés entre devoir et sentiments, et il en est l’exemple parfait !

Il m’a cependant manqué un petit quelque chose en plus, ce détail qui change tout : oui, j’ai été surprise, et plus d’une fois, tenue en haleine, j’ai été touchée par les personnages, mais je suis parfois restée un peu spectatrice de tout ce qui leur arrivait. A certains moments, je pouvais être émue, mais à d’autres pas du tout, alors que l’on sent la même tension. De même, certains moments (comme la fin) m’ont paru un peu rapides...

Ce livre frôle donc le coup de cœur : j’ai adoré, mais, à cause de quelques déséquilibres, il m’a manqué la petite étincelle supplémentaire qui me bouleverse complètement, qui me touche le tréfonds de l’âme.

mardi 11 juillet 2017

[L'étagère futuriste] IRL - Agnès Marot

432 pages (Editions Gulf Stream – collection Electrogène) - 3/5



Chloé Blanche a grandi à Life City. Comme tous ses habitants, elle ignore qu'ils sont filmés en permanence. Elle ignore qu'ils sont un divertissement pour des milliers et des milliers de foyers. Elle ignore qu'ils sont les personnages de Play Your Life, l'émission qui fait fureur hors de Life City, IRL. Elle ignore surtout à quel point ils sont manipulés. Lorsqu'elle rencontre Hilmi, le nouveau à la peau caramel, elle tombe immédiatement amoureuse. Mais ceux qui tirent les ficelles ne le lui destinent pas. C'est ainsi qu'elle découvre la nature de tous ceux qui vivent à Life City : les personnages d'un immense jeu vidéo.




« La liberté, ce n'est pas manipuler les gens pour les garder près de soi.
Non, la liberté, c'est permettre à l'autre de penser, de choisir et même de se tromper si ça lui chante.
Et dans ton monde, personne n'est libre. Pas plus que dans le mien. »


En bref... si j’ai bien aimé l’intrigue et les changements de points de vue qui entretiennent le suspense, trop de longueurs ont ralenti et assombri ma lecture. De plus, le personnage principal m’a assez agacée tout du long, ce qui ne m’a pas encouragée à aller plus vite !


Encore un livre traitant de l’influence des médias dans un univers futuriste tyrannique. Ici, s’ajoute l’originalité du jeu vidéo : le personnage principal vit dans le jeu vidéo, sans en avoir conscience à prime abord. L’éveil inattendu montre alors un univers effrayant et manipulateur, dont le personnage ne peut connaître toutes les implications. Puis, quand tout est révélé, la chose à faire est de casser le système, ce que certains essaient en effet de réaliser. Cette ligne directrice du livre m’a beaucoup séduite ; il n’y a pas là grande originalité, mais de quoi exploiter un nouvel univers, oui ! Malheureusement, cette trame a trop traîné en longueur, perdant ainsi de son efficacité. L’éveil du personnage est brutal, il y a une véritable confrontation entre le paradigme dans lequel Chloé évolue et la réalité de sa vie. Ces premiers moments sont intéressants ; puis, tous les personnages qui veulent changer leur monde et transformer Chloé, personnage fictif du jeu vidéo « Play your life », en un personnage réel.

Le contraste et la double perception de l’intrigue par l’alternance de points de vue est assez intéressante ; cela aurait été un vrai avantage si j’avais réussi à m’attacher aux personnages, ce qui n’a malheureusement pas été le cas. Aucun n’est assez développé, ni présenté au lecteur de façon à ce que celui-ci ressente quelque chose pour lui. On pourrait compatir ou admirer Chloé par moments, son comportement reste pendant la majorité du livre agaçant : de façon prévisible, elle est partagée entre son devoir de sauver les autres personnages du jeu vidéo, étant la seule à avoir conscience de la réalité, et son envie de préserver sa mère, menacée par le dirigeant du jeu vidéo. Sous couvert de méfiance, elle refuse toute aide ; elle est aveuglée par sa soif de vengeance contre le programme. Les autres personnages ne sont qu’accessoires, trop invisibles en comparaison.

Ce qui compense est donc véritablement l’univers. Malgré ses longueurs, la narration entretient le suspense en incluant un point de vue extérieur montrant le récit que fait Chloé de sa vie ; c'est peut-être d'ailleurs ce qui ralentit la lecture, mais c'est ce qui permet de comprendre le mieux l'univers, à présent que Chloé est parfaitement éveillée.

La fin est parfaite, elle clôt à merveille l’intrigue à l’avancée lente. Il y aurait eu de nombreuses autres façons d’arriver à ce dénouement en gardant cet univers, en ayant dès le début connaissance de la double facette de ce monde... Ma lecture a donc été longue, pas forcément agréable, mais j’ai toujours gardé espoir pour que des surprises surviennent dans cet univers qui a du potentiel. Cela est d'autant plus dommage que l'auteur a elle-même fait explicitement référence dans un addendum les œuvres auxquelles Chloé fait référence ; il y a donc une véritable recherche de la part d'Agnès Marot des différentes dystopies existant et traitant de la surveillance ou des réseaux sociaux.


mercredi 21 juin 2017

[L'étagère futuriste] Illuminae t1 - Amie Kaufman & Jay Kristoff

607 pages (Editions Casterman – collection Jeunesse) - 2.5/5




Ce matin de 2575, lorsque Kady quitte Ezra, elle croit avoir vécu le pire moment de sa vie. L’après-midi, sa planète est attaquée par une entreprise interstellaire sans foi ni loi — BeiTech. Obligée de fuir, Kady embarque sur le vaisseau Hypatia, Ezra sur l’Alexander. Très vite, Kady soupçonne les autorités de leur cacher la vérité. Avec l’aide d’Ezra, elle pirate le réseau informatique de leur flotte, accédant ainsi à des données confidentielles qui mettent en cause leur propre état-major. Alors qu’ils sont toujours traqués par BeiTech, l’Intelligence Artificielle censée les protéger se met à agir d’une façon étrange...



« L’homme meurt en tous ceux qui se taisent devant la tyrannie. »


En bref... ma lecture s’est révélée décevante. Après en avoir tant entendu parler, j’ai tout d’abord eu du mal à entrer dans l’univers, et le changement de narration n’a pas aidé ma compréhension. Malgré cela, la seconde moitié du livre a été palpitante, avec des rebondissements multiples et étonnants. Au final, j’en retiens une lecture mitigée ; je ne sais pas si je lirai le tome suivant, mais ce ne sera pas dans mes priorités en tout cas.


J’ai lu énormément d’avis sur ce livre. En ce qui me concerne, je n’ai lu que des avis positifs. C’est donc enthousiaste et impatiente que j’ai commencé ce premier tome d’Illuminae... et je me suis heurtée à un mur. En effet, j’ai eu du mal à entrer dans le livre et à m’habituer à la narration peu habituelle. J’ai donc loupé la situation initiale (la première attaque) et le début de l’intrigue (la division des survivants entre les deux vaisseaux). Ainsi, j’ai mis beaucoup de temps à lire la première moitié : rien ne me donnait envie de le continuer.

Quand finalement j’ai réussi à me replonger dedans, j’ai atteint la seconde moitié et là, l’intrigue m’a complètement emportée : les communications entre vaisseaux ont vraiment un intérêt et, maintenant que tout l’univers est installé, tout me paraît plus clair. Cette partie est réellement haletante, avec de l’action et pas uniquement de la préparation de plans, et l’intrigue se concentre sur trois personnages : Kady, Ezra et AIDAN.

Justement, ces personnages ne m’ont pas particulièrement touchée. Concernant Kady et Ezra d’abord, leur relation est assez attachante. Individuellement, j’ai trouvé Kady courageuse et Ezra gentil, mais peu marquants ni profonds. Etant sur deux vaisseaux différents, ils ne peuvent discuter que par chat, par l’intermédiaire d’un réseau sécurisé mais détourné, ou par mail ; c’est donc à chaque fois une sorte de dialogue théâtral. Ce qui m’a le plus manqué est tout ce qui concerne les pensées intimes, les réflexions des personnages. Cela m’a empêché de les comprendre et de m’y attacher.

C’est pour cela que, par contraste, j’ai énormément apprécié le personnage d’AIDAN, l’intelligence artificielle du vaisseau Alexander sur lequel se trouve Ezra. Les pages le concernant sont rédigées à la première personne et, même s’il s’agit d’une machine, c’est lui qui m’a paru le plus humain, avec des pensées et des doutes, une hésitation entre devoir et justice. On comprend ainsi sa façon de réagir dans ses dernières actions.

Ce qui m’amène à la mise en page des différentes parties : celles concernant AIDAN sont sur fond noir, avec une police en majuscules. Quand on regarde la tranche, on s’aperçoit que les pages noires sont concentrées à la fin du livre, ce qui peut paraître curieux (j’ai adoré la révélation qui explique cela !). Concernant le reste du design de ce livre, il est incontestable que c’est un magnifique livre-objet. Tout est travaillé, depuis l’apparence même d’un dossier annoté au changement de mise en page selon le type de document, sans oublier les grossièretés surlignées en noir.

Le problème est la narration : il n’y a aucune transition entre les différents documents, ce qui a gêné ma compréhension (à croire que je ne comprends rien...) ; je ne suis pas habituée aux dialogues théâtraux (bon, de messagerie instantanée pour être précise) dans une intrigue épique. Cela s’arrange vers la fin ou l’essentiel de l’histoire est racontée selon le point de vue d’AIDAN. Mais seulement la fin, cela reste problématique pour moi. En revanche, je n’ai pas vu l’utilité des pages avec le texte en forme de spirales sur fond noir.

En somme, cette lecture décevante a été améliorée par le personnage d’AIDAN et par la beauté graphique du livre qui, malheureusement, n’est pas la meilleure pour faire passer les émotions, chose qui m’est indispensable dans toute lecture. Ah, et quelqu’un qui a lu Illuminae pourrait-il m’expliquer la récurrence de cette phrase : « Arrête de me regarder. » ?!

mardi 13 juin 2017

[L'étagère futuriste] Phobos t1 - Victor Dixen

448 pages (Editions Robert Laffont – collection R) - 5/5

Six prétendantes. Six prétendants. Six minutes pour se rencontrer. L'éternité pour s'aimer.
Il veulent marquer l'Histoire avec un grand H.
Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.
Elle veut trouver l'amour avec un grand A.
Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour...
Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.


« Aimer, ça ne veut pas dire tout accepter de l’autre, sans question ni remise en cause… Aimer, c’est se battre pour ce que l’on croit être le meilleur pour l’autre… même si l’autre ne le sait pas. »


En bref... ce livre m’a soufflée. J’ai complètement été transportée dans l’intrigue interplanétaire, j’ai adoré les personnages, mais surtout, j’ai été impressionnée par l’originalité apportée par Victor Dixen dans son choix de narration avec les multiples points de vue (bon, 4, ne vous inquiétez pas). Ce livre a été un véritable coup de cœur ; si vous ne le connaissez pas encore, il vous faut le lire !


Ce livre était depuis un bon bout de temps dans ma PAL : à force de le voir un peu partout, j’avais bien envie de l’en sortir, et c’est finalement l’avis de Thallia, ou Les Lettres de Sel (je vous mets son avis ici), qui m’a finalement convaincue de le faire. Et je ne le regrette pas... enfin, si, ma première réaction à la fin de ma lecture a été : pourquoi ne l’ai-je pas lu plus tôt ?! Parce que, vraiment, tout était confus en moi tellement j’ai aimé ma lecture et pour plein de raisons différentes – l’une d’entre elles est peut-être que j’accumulais la fatigue, parce que ce livre est on ne peut plus addictif, et je n’ai pas réussi à le lâcher... d’où mon début de "nuit" à six heures du matin, hum...

Ce que je retiens d’abord est que ce livre est complet. Il contient tous les éléments pour me plaire : une intrigue mêlant romance et mystères, dans un univers particulier, l’espace, et des personnages intrigants. Mais, en plus de tout ça, qui aurait déjà largement suffi à me convaincre, Victor Dixen apporte une véritable originalité. Nouveauté. Innovation. D’abord, l’endroit de l’action : l’espace ; combien de livres se déroulent dans l’espace (sujet très d’actualité, avec le retour récent d’un certain Thomas Pesquet... coïncidence totalement fortuite !) ? Les schémas du vaisseau aident à mieux se représenter l’environnement et on se sent vraiment dépaysé !

Surtout, j’ai A-DO-RE l’écriture, composée de Champ (l’intrigue principale) / Contrechamp (les dessous de l’intrigue) / Hors champ (la part d’enquête par un protagoniste extérieur) / Chaîne Genesis (ce que les spectateurs voient) ; vous avez compris la particularité ou vous avez besoin d’une explication ? J’ai trouvé très intéressante l’alternance entre champ et contrechamp ; le style d’écriture est le même mais l’on connaît tout de l’intrigue, presque immédiatement, et l’on voit les organisateurs du programme qui œuvrent en secret (comme dans la série TV Unreal). J’avoue que cela m’a un peu frustrée au début, mais il reste tout de même des révélations, qui passent principalement par les personnages (dans leur passé ou dans leurs actions), donc il n’y a pas de longueur ni de déception. Les chapitres du point de vue de la Chaîne Genesis ont lieu sous forme de discours théâtral, avec didascalies pour décrire la scène. Certes, le style d’écriture change, mais pas le talent de l’auteur ! Là encore, il nous emporte dans les speed-datings (ce sont eux, le sujet des chapitres vus par la Chaîne Genesis) et la sobriété stylistique nous permet pleinement d’apprécier les personnalités des deux protagonistes en présence, et transmet d’autant plus efficacement les émotions.

Concernant les personnages justement, ils peuvent être classés en différentes catégories dont la première est évidemment les douze prétendants. De façon surprenante (ou non, je ne sais pas, à vous de me le dire), je me suis davantage attachée aux garçons qu’aux filles. En effet, comme on ne les voit qu’à travers le point de vue de la Chaîne Genesis (hormis deux scènes se déroulant dans leur capsule), on apprend à les connaître uniquement par ce qu’ils transmettent et s’autorisent à dire ou montrer – ce qui fait que j’ai moins adhéré aux personnages plus réservés, comme Alexei ou Kenji. Cela promet d’ailleurs plus de surprises pour la suite puisque certaines personnalités pourraient différer de la façon dont on avait cru les connaître... j’ai hâte de tout ça ! Quant aux filles, au final, encore beaucoup d’entre elles restent mystérieuses pour le lecteur. Léonor est attachante, sans plus, et les autres filles ne m’ont pas marquée, si ce n’est peut-être Kelly. Mais, les passages que j’ai préférés du roman entier sont les rencontres entre Léonor et Marcus. Dès le début, ils m’ont fait frissonner (ce qui vaut au livre sa place de coup de cœur !) car on sent une telle tension entre eux...

Je répète que le livre est complet, également au niveau des émotions fournies au lecteur. Frustration de connaître le secret derrière le programme dès le début, tension entre les personnages, mais également douleur, attachement, excitation, attente... je ne sais pas quelles émotions je n’ai pas ressenties au cours de ma lecture ! L’intrigue joue d’ailleurs beaucoup avec ce qu’elle transmet au lecteur (même si au début, j'ai pensé avoir affaire à La Sélection dans l'espace), car cette fin... le suspense est insoutenable (il y a évidemment une issue que je préférerais, mais toutes pourraient être intéressantes) ! De plus, la première scène dans la capsule des garçons est certes destinée à apporter un détail de l’intrigue se déroulant hors champ, mais j’ai adoré découvrir leur univers, leur façon de s’entendre... c’était un choix de se concentrer sur le compartiment des filles, je remercie l’auteur d’avoir inclus ce passage !

Enfin, concernant les chapitres hors champ que je n’ai fait que mentionner jusque-là, je dois avouer que ce sont eux qui m’ont le moins plu. Ils apportent une touche de thriller policier à l’histoire, mais j’ai eu plus de mal à adhérer. Le personnage, Andrew, ne m’a pas émue (alors que cela aurait pu être le cas), mais j’attends de voir ce qui va être développé par la suite avec Harmony, la fille de Serena McBee, organisatrice du programme.

L’autre grande catégorie de personnages dans ce livre regroupe les organisateurs, que l’on découvre en contrechamp. Ils restent assez mystérieux et Serena est vraiment le personnage intéressant, car le plus complexe. A voir par la suite comment elle va évoluer. En tout cas, les chapitres en contrechamp et en hors champ se mêlent à merveille, et la transition de l’un à l’autre (entrecoupés des chapitres dans le champ de la caméra) ne se sent même pas.

Si vous hésitez encore à lire Phobos (Mégane, c’est à toi que je m’adresse !), ne tergiversez plus ! J’ai déjà envie de le relire pour me replonger dans cet univers particulier et si riche qui m’a fait ressentir tant d’émotions...

mardi 30 mai 2017

[L'étagère dystopique] Partials t1 - Dan Wells

522 pages (Editions Albin Michel-Collection Wiz, existe en poche) - 4/5


2076. La guerre contre les Partials, ces êtres génétiquement modifiés, a décimé la quasi-totalité de la planète. Quarante mille humains survivent sur l'île de Long Island sous la férule d'un Sénat autoritaire tandis que le virus RM reste sans antidote. Les nouveaux-nés vivent moins d'une journée, si ce n'est quelques minutes. La population déjà très éprouvé est désormais traumatisée par la loi Espoir : toute jeune fille dès 18 ans, aura l'obligation de tomber enceinte.


Le combat de Kira Walker, étudiante en médecine, commence à cet instant. Ses ennemis ne sont pas les Partials mais le RM. Son obsession ne concerne pas la dérive fasciste du Sénat mais une folle hypothèse scientifique. Kira décide de suivre son intuition au risque de devenir une hors-la-loi ou que les Partials ne la tuent...


« Quoi que tu fasses dans ce monde, quoi que fasse n'importe qui, on n'est jamais prisonnier du destin. On fait ses propres choix, Kira, et il ne faut laisser personne t'enlever ça. »


En bref... cette lecture a été une agréable surprise : je m’attendais à quelque chose de plus compliqué, moins bien construit. Au final, j’ai réussi à m’attacher à cet univers et aux personnages, d’où je lirai volontiers la suite. Un livre que je conseille largement à tous les amateurs de dystopie !


J'ai laissé ce livre traîner longtemps dans ma PAL (obtenu le 1er janvier 2014) alors que je ne l'ai lu qu'en mai 2015. Pourquoi aussi longtemps ? Le fait que ce soit une dystopie -genre que je lisais presque exclusivement au moment où je l'ai demandé- et qu'un bandeau mentionnant « La dystopie la plus passionnante depuis Hunger Games ! » soit apposé dessus m'ont beaucoup attiré. Cependant, je dois avouer que le sujet traité dans le résumé paraissait très médical, ce qui n'est pas un domaine dans lequel je me sente forcément à l'aise. J'ai donc atermoyé ma lecture, je l'ai prêté entre deux à une amie qui m'a vivement incitée à le lire et je me suis donc lancée. Je dois vous avouer qu'à présent, je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt.

En effet, j'ai été plus qu'absorbée par l'histoire, dans ce monde dévasté par la guerre contre les Partials -sortes de robots humains, ou humains améliorés et dépourvus des faiblesses humaines- et le virus RM qui touche tous les bébés dès leur naissance. Pour lutter contre l'extinction prochaine de la race humaine, le gouvernement a mis en place différentes mesures de plus en plus extrêmes, dont la Loi Espoir obligeant toute jeune fille de 18 ans, voire moins par la suite, à tomber enceinte, dès qu'elle le peut, et aussi souvent que possible. Le contexte est posé et nous donne d'ores et déjà un aperçu de l'univers dystopique de cette fiction. Il n'y a aucun problème de compréhension, les différentes phases de la guerre contre les Partials sont bien expliquées, donc il est aisé de s'imprégner de l'atmosphère qui pèse sur l'île. C'est là qu'intervient la jeune scientifique Kira Walker, qui compte bien trouver un remède au virus, car elle ne veut pas tomber enceinte ; sa quête effrénée de l'antidote paraît donc légitime, et ne semble pas justifiée par la nécessité d'un "élément perturbateur", ce qui est tout à fait bienvenu. Kira part à la recherche de ce qui a causé l'arrivée du RM, à savoir l'interaction entre Hommes et Partials. En restant vague dans les détails, elle parvient à en ramener un, qu'elle utilise comme cobaye pour mener différentes expériences, avec des méthodes plus évoluées que celles que l'on connaît actuellement (le progrès médical s'est développé dans notre futur, c'est-à-dire leur passé). C'est à ce moment qu'intervient le plus le vocabulaire médical, j'avoue que j'ai dû recherché quelques termes, mais il reste tout de même très accessible : mes craintes les plus importantes ont donc été infirmées !

Cette dystopie propose donc un sujet original qui est très bien expliqué : dans ce genre littéraire, il est important de comprendre les origines du régime, et les différents éléments qui le rendent différent du monde pré-apocalyptique. L'introduction d'une intrigue plus médicale permet également de découvrir autre chose, et peut-être étendre le nombre de personnes qui seraient intéressées par ce livre (toutefois, je ne peux pas certifier que les hypothèses, puis les conclusions tirées sont probables, ou même vérifiables si les chercheurs disposaient d'un matériel scientifique plus élaboré). L'auteur fait également référence à René BARJAVEL, dans la traduction française, et son roman Ravage, que j'ai également lu ; j'avoue que les deux types de Ravage sont différents, mais ce n'est qu'un détail...

L'histoire met en scène de nombreux personnages, et on en découvre certains plus que d'autres. Notre héroïne, Kira, est assez attachante, car bien qu'ayant un fort caractère, certaines scènes ont prouvé qu'elle n'était pas dénuée de sentiments pour autant, notamment dans ses relations avec Samm -le Partial qu'elle a capturé- tout au long du livre. Tout comme dans sa personnalité, on ressent une évolution due à ses découvertes, et elle mûrit : si elle a pu me paraître obstinée et égoïste au début, mon avis a tout à fait changé au fil des pages. Samm est le personnage que j'ai le plus apprécié dans le roman, car bien qu'il n'ait pas toujours été forcément honnête, lui aussi change son comportement après sa rencontre avec Kira, et il paraît très humain pour un robot ; le point négatif est peut-être d'ailleurs qu'il est trop humain : il n'est pas censé s'attacher autant aux autres, et il semble trop gentil. J'ai également beaucoup aimé Jayden, ami de Kira et frère biologique de la sœur adoptive de la jeune fille -cela paraît compliqué, mais tout est expliqué dans la première partie. Sa personnalité est réellement attrayante, il veut avant tout protéger ceux qu'il aime, mais il fait aussi admirablement bien son travail (sauf quand Kira s'en mêle). Bien qu'au début j'ai pensé qu'une relation plus qu'amicale allait les lier, c'est un lien fraternel qui les unit, et il faut avouer que cela suffit dans l'histoire. Les sœurs adoptives de Kira -Madison, Xochi et Isolde- sont très différentes, mais le principal est, n'ayant pas d'opinion définie sur elles, qu'elles ne sont pas détestables (encore heureux puisqu'on les retrouve très souvent dans le livre). Enfin, le dernier personnage majeur est Marcus, le fiancé de Kira ; je n'ai pas réellement apprécié sa personnalité, ni ses choix : malgré son instinct de protection pour Kira, son comportement est parfois simplement égoïste, et cette dystopie montrant plutôt une aventure collective, cela apparaît comme déplacé de sa part ; j'avais l'impression qu'il montrait à travers certaines réactions des faiblesses de caractère. Les personnages secondaires sont principalement les membres du gouvernement, plus détestables les uns que les autres, mais ils remplissaient ainsi bien leur rôle de "méchants".

Le point le plus négatif de cette lecture -car, bien que ma chronique ait plutôt tendance à encenser le livre, il y en a !- est la vision assez manichéenne de l'île, proposée dans cette dystopie : les bons sont le groupe de Kira, qui partent à la recherche d'un remède, pour sauver le monde, tandis que les mauvais sont tous ceux qui s'opposent à eux, à savoir les instances du gouvernement, leur hiérarchie, et les Partials qui sont de l'espèce ennemie. En effet, le roman présente des situations peu nuancées et on retrouve constamment cette opposition entre un bon groupe et un mauvais. Le seul élément du livre que je ne suis pas parvenue à "classer" est le groupe d'opposition au gouvernement, appelé la Voix du peuple ; principalement composé d'anarchistes et de rebelles, toute une intrigue est développée en parallèle autour de leur fonctionnement et agissements supposés, car on a peu de certitudes à leur sujet. Et a priori placé comme détracteur et donc à l'encontre de l'action des protagonistes, les quelques informations que l'on a sur lui démontrent plutôt le contraire. Il serait donc intéressant de voir comment cette organisation sera utilisée dans les autres tomes de la trilogie.

Le livre est divisé en trois parties, qui traite chacune d'une phase de l'histoire. J'avoue avoir préféré la deuxième partie, car la première présente quelques longueurs qui ont ralenti ma lecture -sûrement en raison de la pose de l'univers, et de la mise en place de l'intrigue- et qui, je dois l'avouer, ne m'ont pas incitée à rester longtemps plongée dans le livre. Une fois cette partie passée cependant, les rebondissements sont présents ; néanmoins, on retrouve à plusieurs reprises quelques baisses d'activité dans l'intrigue, et des révélations parfois trop ponctuelles. Chaque partie pourrait presque être lue indépendamment (bon, pas tout à fait puisque sont tout de même nécessaires à connaître certaines découvertes). L'écriture n'a pas joué un rôle particulier dans ma lecture, ni remarquable, ni rebutante, de même que la fin : elle laisse sur une note de suspense, et ouvre sur une nouvelle intrigue, une nouvelle quête, mais l'attente n'en est pas intenable, elle suscite juste la curiosité. Cette lecture n'en reste pas moins largement agréable, notamment par l'attrait de l'univers, et j'en lirai volontiers le deuxième tome. Cependant, il est impossible de comparer Partials avec Hunger Games pour la simple et bonne raison que bien que ce soient toutes deux des dystopies, les sujets traités ne sont pas les mêmes, ni les univers.

jeudi 18 mai 2017

[L'étagère futuriste] La 5e Vague t1 - Rick Yancey

592 pages (Editions Robert Laffont - collection R) - 3/5

La Terre a été envahie. Les derniers Humains vivants sont, soit regroupés dans des camps pour être formés à la lutte contre les envahisseurs, soit libres mais contraints de se cacher. Parmi eux, Cassie tente de fuir la traque menée par les Autres, en tout point physiquement semblables aux Humains, et souhaite retrouver son frère dont elle a perdu la trace. Sur son chemin, elle rencontre Evan Walker. Sa vie l’a convaincue de se méfier de tous ceux qui l’approche mais les mystères entourant Evan l’attire.


« Si je suis la dernière, alors je suis l'Humanité. Et si c'est notre ultime guerre, je suis son champ de bataille. »


En bref... ce que je retiens sont les innombrables longueurs qui ont marqué et ralenti ma lecture, alors que les personnages, soutenus par l’univers et l’intrigue développée, montrent un potentiel énorme pour me faire complètement adhérer. Donc à voir si la suite, une fois l’univers bien installé, répond aux éléments de questionnement laissés dans ce premier tome.


On peut dire que ce livre est connu, après l'avoir rencontré sur un nombre important de blogs. Il fait également l'objet d'une adaptation cinématographique, ce qui m'a encouragée à le lire. Cependant, j'en ressors quelque peu... mitigée.

L'histoire met énormément de temps à s'installer, ce qui s'explique par le genre auquel le livre appartient : la science-fiction, et non la dystopie comme je l'avais d'abord cru -bien que la dystopie appartienne à la science-fiction ! La Terre a subi plusieurs vagues d'invasion de la part des Autres, les extraterrestres. Au cours de la 4ème Vague, les quelques survivants tentent de se réfugier dans des camps, comme le Camp des Cendres où l'on fait la connaissance de Cassie, son frère Sammy et son père. Cette partie est assez monotone, et entrecoupée par des épisodes du futur de Cassie (ou plutôt est-ce son présent entrecoupé par des épisodes de son passé ?), après la venue d'un groupe de sauvetage ayant emporté les enfants, ce qui a quelque peu haché la lecture. Cependant, elle m'a vraiment permis de mieux comprendre la façon de penser de notre héroïne. En parallèle, on découvre un garçon dans un camp d'entraînement : il se fait appeler Zombie et apprend à se battre pour lutter contre l'ennemi. Après avoir commencé à m'attacher à Cassie, voilà que l'on change de personnages, ce qui m'a complètement perdue ! Et cela recommence encore... Si bien qu'au final, on reprenait à chaque fois une installation de l'environnement du personnage, et cela a créé des longueurs tout au long du livre. J'ai longtemps attendu le moment de leur rencontre, qui ne survient en réalité qu'à quelques pages de la fin.

L'univers reste cependant bien construit. Les raisons de l'invasion extraterrestre restent confuses, mais l'on comprend que c'est une intention de l'auteur, afin d'entretenir le suspense. Certains événements m'ont rappelé Les Âmes vagabondes de Stephenie MEYER, car dans les deux romans, la Terre est victime d'une invasion extraterrestre, et les arrivants sont présents à l'intérieur des humains ; les survivants doivent se cacher, et se regrouper. Bref, rien de bien original selon moi (surtout si l'on prend en compte le coup de cœur que j'avais eu pour Les Âmes vagabondes !).

Les personnages dont on suit le point de vue sont très attachants, et c'est ce qui représente le point fort du livre selon moi. Cassie, dont le caractère fort et déterminé m'a beaucoup convaincue, et je l'ai beaucoup admirée pour cela ; Zombie a une personnalité complexe, qu'il m'a été intéressant de suivre : on comprend qu'il est endoctriné, mais ses doutes et ses interrogations le rendent plus humain et plus sensible ; comment ne pas s'attacher à Sammy ? rien que la façon dont est racontée son histoire est touchante. Par ailleurs, j'ai moins adhéré aux personnages secondaires : Ringer témoigne d'une personnalité qui n'est pas assez développée, ce qui est dommage, et Evan... que dire d'Evan ? D'habitude, c'est pile le type de personnage masculin qui me séduit -attentionné, protecteur, courageux- mais sa soumission, là, c'était trop ! Il faisait pâle figure à côté de Cassie ! Leur relation est d'ailleurs mièvre, car on ressent la partie qui la décrit avec une longueur et une langueur qui ont totalement ralenti ma lecture.

L'action survient enfin à la fin. Certains personnages se rencontrent enfin. Et, comme un concentré, tout va un peu vite. Mais, paradoxalement, les personnages auraient tendance à prendre leur temps à certains moments où ils feraient mieux de se presser... Je n'ai pas été entièrement convaincue par cette fin. Elle induit une bonne dose de suspense, mais, en se remémorant les longueurs, je ne suis pas si pressée.

Je n'ai rencontré aucun problème particulier avec l'écriture de l'auteur, fluide, si ce n'est les changements de point de vue qui, vous l'aurez compris, m'ont profondément dérangée dans ma lecture. Je pense donc que je lirai le tome suivant, afin de voir s'il dépasse mes attentes, et surpasse ce premier.

vendredi 12 mai 2017

[L'étagère à univers] Marquer les ombres t1 - Veronica Roth

464 pages (Editions Nathan) - 5/5



Dans une galaxie où flottent différentes planètes abritant chacune une civilisation, une en particulier est victime de tensions intrinsèques entre deux peuples, l'un (les Shotet) ayant colonisé la planète de l'autre (les Thuvésits).

Or, parmi eux, certains individus sont dotés de dons. Quand Akos, un Thuvésit, est mené au service de Cyra, une Shotet, ils seront contraints de s'entraider, malgré leurs oppositions, pour lutter contre la folie meurtrière du frère de celle-ci.




« Je n'ai pas choisi le sang qui coule dans mes veines.
Pas plus que tu n'as choisi ton destin.
Toi et moi, nous sommes devenus ce qu'on nous a fait devenir. »


En bref... une lecture palpitante avec des personnages attachants, une fois les premières pages passées, celles-ci étant parfois difficiles à comprendre à cause d'un univers très -trop- dense mais qui laisse de nombreuses pistes à explorer par la suite.


J'attendais avec impatience le retour de Veronica Roth et, à la lecture des premières pages, cela était mal parti… Je dois avouer que je n'ai pas été embarquée par Marquer les ombres -titre soit dit en passant que je n'apprécie pas, mais je préfère le titre original Carve The Mark, soit "Graver les marques", qui s'accorde mieux avec l'histoire- dès le début. En effet, les premiers chapitres sont consacrés à Akos et rédigés à la troisième personne… ce que à quoi j'ai souvent du mal à accrocher, et cette fois-ci n'y a pas fait exception. Néanmoins, les chapitres suivants centrés sur Cyra et rédigés à la première personne m'ont complètement intriguée et je suis enfin rentrée dans l'histoire… et l'univers. 

En effet, l'univers est très complexe, voire trop à prime abord. Les noms sont compliqués et j'ai eu tendance à confondre les différentes nations. Une fois cela enfin assimilé, tout ce qui paraît, jusque là, assez négatif est vite oublié : ce livre est une pure merveille et la lecture devient de plus en plus intéressante au fil des pages. L'intrigue est en même temps classique (des destins écrits à l'avance) mais en même temps originale car elle s'inscrit dans un nouvel univers vraiment détaillé et travaillé qui fournit aux personnages des caractéristiques particulières. Si, au début, elle se concentre sur la présentation de l'univers et du contexte, puis l'évolution des personnage, le nœud de l'intrigue survient ; ainsi, j'ai eu l'impression que le livre était divisé en deux parties : la partie de soumission des personnages à leur destin, puis la partie de rébellion. Là, on retombe certes dans un schéma classique, cette dualité subsiste jusqu'à la fin, et c'est la véritable valeur ajoutée de la ligne directrice de ce roman. Les deux restent intrinsèquement liés à cause de l'évolution des personnages. Cette partie psychologique est ce qui m'a le plus intriguée, ce qui a rendu certaines parties assez longues, notamment l'élaboration des différents plans d'action. Ces scènes sont certes nécessaires, peut-être auraient-elle pu être quelque peu raccourcies. Les scènes d'action en revanche sont parfaitement bien écrites et décrites, suffisamment pour être plausibles, même si, pour certaines, je n'ai pas réussi à me projeter complètement dedans. En tout cas, ce roman laisse planer pas mal de doutes qui me donnent évidemment envie de lire le tome suivant, en espérant voir les questions que je me pose résolues - notamment le rôle de l'Assemblée, institution plusieurs fois évoquée mais jamais développée. 

L'atout de ce livre est avant tout ses personnages. Chacun est doté d'un pouvoir unique rattaché à leur personnalité, et les deux sont intéressants à étudier. Certains personnages sont plus complexes que d'autres à comprendre, et tout d'abord les frère et sœur Noavek. Ryzek et Cyra semblent d'abord bien assortis, mais ils sont en réalité opposés. L'émancipation de Cyra par rapport à Ryzek est progressive, et pendant un temps pas totale, ce qui se traduit dans ses choix. Ajoutée à son pouvoir, cette hésitation exprime la grande souffrance du personnage, qui se communique volontiers au lecteur. En même temps, Cyra n'en inspire pas pour autant de la pitié car elle n'est pas faible : elle fait tout pour se battre, ce qui m'a rendue encore plus sensible à son évolution. Ryzek en revanche est un personnage antipathique qui donne pas envie de s'attarder sur lui, du moins dans ce tome… il reste une part de mystère en lui qu'il serait intéressant de creuser par la suite, derrière la peur qu'il inspire : ses motivations. Perçu des points de Cyra et de Akos, aucun ne fournit une véritable photographie de sa personnalité, d'autant que l'on apprend qu'il est le seul à connaître certaines informations. Akos est beaucoup moins complexe, mais tout aussi émouvant -par contraste avec la complexité de Cyra ?- : dès le début, on sait que sa motivation première sera de sauver son frère, et il ne quitte pas cette ligne. Sa loyauté est probablement une de ses plus grandes qualités et, même s'il est décrit avec un physique impressionnant, c'est sa sensibilité qui m'a touchée, et notamment ses attentions envers Cyra. A bien y réfléchir, il apparaît peut-être plus plat que les autres personnages, mais peut-être que la suite des événements va révéler autre chose chez lui ? Parmi les autres personnages plus secondaires, aucun ne m'a autant marqué que ces trois personnages principaux ; peut-être la mère de Akos et Eijeh a-t-elle plus attiré mon attention, car je ne lui fais pas confiance, et, encore une fois, c'est cette part de mystère qui intrigue le lecteur. 

En bref, si cette lecture était mal partie, elle s'est révélée très intéressante, et je suis curieuse de lire la suite. L'univers est très riche et, si cette densité peut effrayer au début, il vaut la peine de s'accrocher tellement il est bien travaillé, complété par des personnages qui intriguent et émeuvent. L'intrigue développée appelle à une suite  qui permettra de répondre certaines questions que le lecteur se pose. Un retour sur la scène réussi pour Veronica Roth ! 

PS : ne pas chercher à comparer ce roman de fantasy avec la saga dystopique Divergente


EDIT (après relecture en VO) : ce roman est assez accessible en anglais : pas autant que Divergent, mais largement plus que la plupart des romans de fantasy. J'adore le style de Veronica Roth, et cela a été un plaisir de découvrir le texte original, même si la traduction est bien réalisée.