[L'étagère à univers] Marquer les ombres t2 : The Fates divide - Veronica Roth

464 pages (Editions HarperCollins US) – 4.5/5

Dans une galaxie dominée par une fédération de neuf planètes, certains êtres possèdent un « don », un pouvoir unique. Akos, de la pacifique nation de Thuvhé, et Cyra, soeur du tyran qui gouverne les Shotet, sont de ceux-là. Mais leurs dons les rendent, eux plus que tout autre, à la fois puissants et vulnérables.

Tout dans leurs origines les oppose. Les obstacles entre leurs peuples, entre leurs familles, sont dangereux et insurmontables. Pourtant, pour survivre, ils doivent s’aider – ou décider de se détruire.

« Luck is simply a construct to make people believe

they are in control of some aspects of their destinies. »

En bref... j’avais hâte de lire ce livre et, même si tout n’a pas pris la tournure que j’espérais, je n’ai pas été déçue ! Entre séquences d’actions et révélations, le rythme de l’histoire s’accélère dans ce second (et dernier...) volet de la saga. Un bémol : les relations entre les deux protagonistes que j’aurais aimées différentes.

C’était tout simplement le livre que j’attendais le plus en 2018, et quel plaisir de retrouver cet univers ! Petite ellipse temporelle entre la fin du premier tome (chronique ici) et le début de ce second, mais la situation n’a pas changé. J’ai aimé pouvoir reprendre là où on s’était arrêté, pour la continuité de l’histoire.

L’univers est toujours aussi riche, aussi palpitant et mystérieux, dans la mesure où le premier tome s’est davantage concentré sur l’évolution de l’intrigue ; ce second tome permet de découvrir une nouvelle civilisation importante pour l’intrigue, sur la planète Ogra : comme par hasard, ce lieu est celui le plus mystérieux de toute la galaxie donc il est évident que l’on a beaucoup à apprendre. Cependant, contrairement aux autres peuples, on découvre les Ograns en même temps que tous les autres personnages.

L’intrigue reprend avec calme et n’est pas aussi explosive que je m’y attendais. Au final, l’action est étroitement mêlée aux révélations, l’une servant les autres. J’avoue ne pas avoir toujours été emportée par l’action : les choix faits par certains personnages, les directions à la suite de rencontres... En revanche, les révélations m’ont tout simplement soufflées, à commencer par LA révélation, celle qui a donné son titre à ce tome et son sens à ce titre ; je pense que c’est une réelle surprise pour tout le monde.

La particularité de ce tome est qu’il inclut davantage de narrateurs que dans le premier volet, où certains n’étaient que des personnages secondaires. Les chapitres du point de vue d’Eijeh sont, d’un aspect narratif, vraiment intéressants, mais c’est le personnage de Cisi que j’ai réellement découvert. Sans vraiment la connaître, j’avais plutôt tendance à l’apprécier à la fin du premier tome, alors que celui-ci me laisse mitigée sur son compte : si parfois elle m’apparaît être une victime de son don, j’ai aperçu en elle un côté manipulateur qui remet en doute ma première impression ; elle cache et mène bien son jeu en tout cas.

Au final, le personnage qui m’est apparu comme la véritable victime de cet univers est Isae : elle n’a pas de chapitres de son point de vue mais toutes ses actions sont guidées par son sentiment de vengeance et, au-delà, de son sentiment de devoir envers son peuple que lui a instillé la destinée qui lui a été annoncée, mais qu’elle n’a pas forcément choisie. Et c’est un personnage qui possède des faiblesses sous sa force apparente.

J’ai adoré retrouver Cyra et Akos, ainsi que suivre leurs aventures pendant une grande partie du livre. Mais après le tournant majeur que prend l’intrigue, je n’ai plus tout à fait compris certains de leurs choix. Cyra m’a encore parue familière, ses décisions justifiées (même quand je n’aurais pas pris les mêmes) mais Akos m’a un peu déconcertée : les non-dits entre eux qui ont découlé de son comportement m’ont agacée et j’en ai voulu à Akos (il arrive que j’aie quelques tensions avec mes bookboyfriends, oui oui).

Mais au final, tout retrouve son sens. J’ai été satisfaite par la fin qui boucle bien l’intrigue. L’épilogue est original et j’ai adoré ce qu’il annonçait –dur de ne pas spoiler... Mais surtout (et c’est un de mes aspects préférés de cette duologie), j’ai adoré la morale apportée sur l’importance de la famille, quelle qu’elle soit (je vous laisse lire cette saga pour comprendre de quoi je parle), et ce jusque dans les remerciements de l’auteur, dont je vous retranscris ici l’extrait auquel je pense : « My family –the one I was born into, the one I acquired later, and the one I got as a bonus when I got married– ».

En somme, j’ai véritablement eu un coup de cœur pour cette duologie et son univers, ses personnages, son intrigue... TOUT ! ce second tome m’a légèrement moins plu que le premier mais il n’empêche qu’il conclut à merveille la saga qui me manque déjà.