522 pages (Editions Albin Michel-Collection Wiz, existe en poche) - 4/5
2076. La guerre contre les Partials, ces êtres génétiquement modifiés, a décimé la quasi-totalité de la planète. Quarante mille humains survivent sur l'île de Long Island sous la férule d'un Sénat autoritaire tandis que le virus RM reste sans antidote. Les nouveaux-nés vivent moins d'une journée, si ce n'est quelques minutes. La population déjà très éprouvé est désormais traumatisée par la loi Espoir : toute jeune fille dès 18 ans, aura l'obligation de tomber enceinte.
Le combat de Kira Walker, étudiante en médecine, commence à cet instant. Ses ennemis ne sont pas les Partials mais le RM. Son obsession ne concerne pas la dérive fasciste du Sénat mais une folle hypothèse scientifique. Kira décide de suivre son intuition au risque de devenir une hors-la-loi ou que les Partials ne la tuent...
« Quoi que tu fasses dans ce monde, quoi que fasse n'importe qui, on n'est jamais prisonnier du destin. On fait ses propres choix, Kira, et il ne faut laisser personne t'enlever ça. »
En bref... cette lecture a été une agréable surprise : je m’attendais à quelque chose de plus compliqué, moins bien construit. Au final, j’ai réussi à m’attacher à cet univers et aux personnages, d’où je lirai volontiers la suite. Un livre que je conseille largement à tous les amateurs de dystopie !
J'ai laissé ce livre traîner longtemps dans ma PAL (obtenu le 1er janvier 2014) alors que je ne l'ai lu qu'en mai 2015. Pourquoi aussi longtemps ? Le fait que ce soit une dystopie -genre que je lisais presque exclusivement au moment où je l'ai demandé- et qu'un bandeau mentionnant « La dystopie la plus passionnante depuis Hunger Games ! » soit apposé dessus m'ont beaucoup attiré. Cependant, je dois avouer que le sujet traité dans le résumé paraissait très médical, ce qui n'est pas un domaine dans lequel je me sente forcément à l'aise. J'ai donc atermoyé ma lecture, je l'ai prêté entre deux à une amie qui m'a vivement incitée à le lire et je me suis donc lancée. Je dois vous avouer qu'à présent, je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt.
En effet, j'ai été plus qu'absorbée par l'histoire, dans ce monde dévasté par la guerre contre les Partials -sortes de robots humains, ou humains améliorés et dépourvus des faiblesses humaines- et le virus RM qui touche tous les bébés dès leur naissance. Pour lutter contre l'extinction prochaine de la race humaine, le gouvernement a mis en place différentes mesures de plus en plus extrêmes, dont la Loi Espoir obligeant toute jeune fille de 18 ans, voire moins par la suite, à tomber enceinte, dès qu'elle le peut, et aussi souvent que possible. Le contexte est posé et nous donne d'ores et déjà un aperçu de l'univers dystopique de cette fiction. Il n'y a aucun problème de compréhension, les différentes phases de la guerre contre les Partials sont bien expliquées, donc il est aisé de s'imprégner de l'atmosphère qui pèse sur l'île. C'est là qu'intervient la jeune scientifique Kira Walker, qui compte bien trouver un remède au virus, car elle ne veut pas tomber enceinte ; sa quête effrénée de l'antidote paraît donc légitime, et ne semble pas justifiée par la nécessité d'un "élément perturbateur", ce qui est tout à fait bienvenu. Kira part à la recherche de ce qui a causé l'arrivée du RM, à savoir l'interaction entre Hommes et Partials. En restant vague dans les détails, elle parvient à en ramener un, qu'elle utilise comme cobaye pour mener différentes expériences, avec des méthodes plus évoluées que celles que l'on connaît actuellement (le progrès médical s'est développé dans notre futur, c'est-à-dire leur passé). C'est à ce moment qu'intervient le plus le vocabulaire médical, j'avoue que j'ai dû recherché quelques termes, mais il reste tout de même très accessible : mes craintes les plus importantes ont donc été infirmées !
Cette dystopie propose donc un sujet original qui est très bien expliqué : dans ce genre littéraire, il est important de comprendre les origines du régime, et les différents éléments qui le rendent différent du monde pré-apocalyptique. L'introduction d'une intrigue plus médicale permet également de découvrir autre chose, et peut-être étendre le nombre de personnes qui seraient intéressées par ce livre (toutefois, je ne peux pas certifier que les hypothèses, puis les conclusions tirées sont probables, ou même vérifiables si les chercheurs disposaient d'un matériel scientifique plus élaboré). L'auteur fait également référence à René BARJAVEL, dans la traduction française, et son roman Ravage, que j'ai également lu ; j'avoue que les deux types de Ravage sont différents, mais ce n'est qu'un détail...
L'histoire met en scène de nombreux personnages, et on en découvre certains plus que d'autres. Notre héroïne, Kira, est assez attachante, car bien qu'ayant un fort caractère, certaines scènes ont prouvé qu'elle n'était pas dénuée de sentiments pour autant, notamment dans ses relations avec Samm -le Partial qu'elle a capturé- tout au long du livre. Tout comme dans sa personnalité, on ressent une évolution due à ses découvertes, et elle mûrit : si elle a pu me paraître obstinée et égoïste au début, mon avis a tout à fait changé au fil des pages. Samm est le personnage que j'ai le plus apprécié dans le roman, car bien qu'il n'ait pas toujours été forcément honnête, lui aussi change son comportement après sa rencontre avec Kira, et il paraît très humain pour un robot ; le point négatif est peut-être d'ailleurs qu'il est trop humain : il n'est pas censé s'attacher autant aux autres, et il semble trop gentil. J'ai également beaucoup aimé Jayden, ami de Kira et frère biologique de la sœur adoptive de la jeune fille -cela paraît compliqué, mais tout est expliqué dans la première partie. Sa personnalité est réellement attrayante, il veut avant tout protéger ceux qu'il aime, mais il fait aussi admirablement bien son travail (sauf quand Kira s'en mêle). Bien qu'au début j'ai pensé qu'une relation plus qu'amicale allait les lier, c'est un lien fraternel qui les unit, et il faut avouer que cela suffit dans l'histoire. Les sœurs adoptives de Kira -Madison, Xochi et Isolde- sont très différentes, mais le principal est, n'ayant pas d'opinion définie sur elles, qu'elles ne sont pas détestables (encore heureux puisqu'on les retrouve très souvent dans le livre). Enfin, le dernier personnage majeur est Marcus, le fiancé de Kira ; je n'ai pas réellement apprécié sa personnalité, ni ses choix : malgré son instinct de protection pour Kira, son comportement est parfois simplement égoïste, et cette dystopie montrant plutôt une aventure collective, cela apparaît comme déplacé de sa part ; j'avais l'impression qu'il montrait à travers certaines réactions des faiblesses de caractère. Les personnages secondaires sont principalement les membres du gouvernement, plus détestables les uns que les autres, mais ils remplissaient ainsi bien leur rôle de "méchants".
Le point le plus négatif de cette lecture -car, bien que ma chronique ait plutôt tendance à encenser le livre, il y en a !- est la vision assez manichéenne de l'île, proposée dans cette dystopie : les bons sont le groupe de Kira, qui partent à la recherche d'un remède, pour sauver le monde, tandis que les mauvais sont tous ceux qui s'opposent à eux, à savoir les instances du gouvernement, leur hiérarchie, et les Partials qui sont de l'espèce ennemie. En effet, le roman présente des situations peu nuancées et on retrouve constamment cette opposition entre un bon groupe et un mauvais. Le seul élément du livre que je ne suis pas parvenue à "classer" est le groupe d'opposition au gouvernement, appelé la Voix du peuple ; principalement composé d'anarchistes et de rebelles, toute une intrigue est développée en parallèle autour de leur fonctionnement et agissements supposés, car on a peu de certitudes à leur sujet. Et a priori placé comme détracteur et donc à l'encontre de l'action des protagonistes, les quelques informations que l'on a sur lui démontrent plutôt le contraire. Il serait donc intéressant de voir comment cette organisation sera utilisée dans les autres tomes de la trilogie.
Le livre est divisé en trois parties, qui traite chacune d'une phase de l'histoire. J'avoue avoir préféré la deuxième partie, car la première présente quelques longueurs qui ont ralenti ma lecture -sûrement en raison de la pose de l'univers, et de la mise en place de l'intrigue- et qui, je dois l'avouer, ne m'ont pas incitée à rester longtemps plongée dans le livre. Une fois cette partie passée cependant, les rebondissements sont présents ; néanmoins, on retrouve à plusieurs reprises quelques baisses d'activité dans l'intrigue, et des révélations parfois trop ponctuelles. Chaque partie pourrait presque être lue indépendamment (bon, pas tout à fait puisque sont tout de même nécessaires à connaître certaines découvertes). L'écriture n'a pas joué un rôle particulier dans ma lecture, ni remarquable, ni rebutante, de même que la fin : elle laisse sur une note de suspense, et ouvre sur une nouvelle intrigue, une nouvelle quête, mais l'attente n'en est pas intenable, elle suscite juste la curiosité. Cette lecture n'en reste pas moins largement agréable, notamment par l'attrait de l'univers, et j'en lirai volontiers le deuxième tome. Cependant, il est impossible de comparer Partials avec Hunger Games pour la simple et bonne raison que bien que ce soient toutes deux des dystopies, les sujets traités ne sont pas les mêmes, ni les univers.
Je ne connaissais pas du tout cette dystopie et j'avoue qu'elle me tente un peu après avoir lu ta chronique !
RépondreSupprimerBon...faut déjà que je gagne un peu de sous pour pouvoir me la procurer parce que là, je suis en état de pauvreté extrême à force d'acheter des livres... :/
Je pense qu'on est tous dans le même cas :')
SupprimerSi un jour tu tombes dessus par hasard, je t'encourage à le lire !